Sevrage tabagique et e-cigarette : une nouvelle étude

La question de l’aide au sevrage tabagique de la e-cigarette est au cÅ“ur des débats de santé publique depuis le début de sa commercialisation en France. A l’époque, bon nombre de tabacologues et de médecins étaient convaincus qu’elle ne résolvait pas le problème puisque les vapoteurs n’apprenaient pas à se passer du geste. Cependant, depuis le rapport sur la cigarette électronique de l’Office français de prévention du tabagisme, les idées ont bien évolué. C’est le cas notamment du pneumologue et tabacologue Gérard Mathern devenu l’un des plus farouches partisans de la cigarette électronique, allant même jusqu’à déclarer que sa probable interdiction dans les lieux publics était un non sens. Plusieurs études (voir à la fin de cette article) ont montré des résultats très intéressants sur la potentielle aide de la cigarette électronique pour arrêter de fumer. Une méta-étude sur le sujet publiée fin 2014 est passée inaperçue dans les médias français.

Aujourd’hui, un vendeur n’a pas le droit de vendre une cigarette électronique en tant que produit d’aide au sevrage tabagique

L'industrie du tabac à l'origine du clap de fin sur une cigarette électronique efficace pour arrêter de fumer ?

La cigarette électronique efficace pour arrêter de fumer?

Sur tout site Internet français proposant à la vente des articles liés à la cigarette électronique, il est interdit d’évoquer le fait que la cigarette électronique permettrait de réduire voire de stopper sa consommation de tabac. Il est même conseillé de préciser une mention du genre « Ces produits ne sont pas considérés comme étant un médicament ou une aide au sevrage tabagique ». Autrement, elle serait considérée comme un médicament et nécessiterait d’obtenir une AMM (autorisation de mise sur le marché) extrêmement coûteuse et longue à obtenir. Pourtant, les études se succèdent mois après mois, et sont encourageantes pour les fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer. D’autant plus que ces études s’appuient souvent sur du matériel et du e-liquide obsolète ou de mauvaise qualité alors qu’aujourd’hui il existe une multitude de modèles de cigarettes électroniques différents bien plus efficaces.

Pourtant les études sur l’aide à l’arrêt du tabac avec la e-cigarette se multiplient

Si les taux d’arrêt que l’on retrouve sur les forums spécialisés sont certainement biaisés du fait de la population bien particulière qui les composent, les études scientifiques sont unanimes (voir quelques articles à la fin de ce billet), la cigarette électronique serait au moins aussi efficace que les patchs pour arrêter de fumer.

Une méta-étude de la collaboration Cochrane a récemment été publiée : Electronic cigarettes for smoking cessation and reduction (La cigarette électronique pour arrêter de fumer ou réduire sa consommation).

Cochrane : à la recherche de la vérité en s'appuyant sur la science

Cochrane : à la recherche de la vérité en s’appuyant sur la science

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe Cochrane, il s’agit d’une association indépendante à but non lucratif composé de près de 30 000 volontaires dans le monde. Elle vise à mettre en avant des preuves scientifiques pour la prise de décision médicale. Pour cela elle rassemble toutes les données validées scientifiquement sur un sujet précis pour en faire des méta-études autrement appelés revues systématiques en s’appuyant sur des essais randomisés. Depuis 2011, elle a un siège à l’organisation mondiale de la santé (OMS). La méta-étude sur la cigarette électronique vise à étudier la capacité d’aide de la cigarette électronique à arrêter de fumer. Elle a été conduite courant 2014 par les professeurs Hayden McRobbie, Christopher Bullen, Jamie Hartmann-Boyce et Peter Hajek. Elle s’appuie sur 13 études dont 2 essais randomisés. L’un a été mené en Nouvelle Zélande sur un échantillon de plus de 600 fumeurs, (lire : la cigarette électronique au moins aussi efficace que le patch pour arrêter de fumer), l’autre en Italie sur un bien plus petit échantillon. Dans la première étude, les sujets étudiés étaient classés entre ceux souhaitant arrêter de fumer, et ceux ne le souhaitant pas nécessairement. Parmi ceux cherchant à arrêter de fumer, les chercheurs ont comparé l’efficacité du sevrage en fonction du taux de nicotine, mais aussi comparé l’efficacité de la cigarette électronique avec le patch.

On retrouve des résultats assez similaires à ceux de l’étude néo-zélandaise : sur l’échantillon considéré, les utilisateurs de cigarette électronique avec nicotine ont deux fois plus de chance d’arrêter de fumer (pendant au moins six mois) qu’avec une cigarette électronique sans nicotine. Il n’y a pas de différence significative avec l’utilisation du patch. Par ailleurs, plus d’un tiers des utilisateurs de cigarette électronique avec nicotine ont réussi à réduire de moitié leur consommation de cigarette classique, soit davantage que ceux qui vapotaient sans nicotine ou utilisaient un patch.

Les auteurs ajoutent qu’actuellement il n’y a aucune preuve que vapoter et fumer parallèlement pouvait être susceptible d’empêcher les fumeurs d’arrêter totalement de fumer. Enfin, ils remarquent qu’aucune étude scientifique n’a pour le moment révélé un risque accru pour la santé des fumeurs devenus vapoteurs à court terme, c’est à dire 2 ans ou moins, par rapport aux fumeurs qui n’ont jamais vapoté.

A quand la reconnaissance de la cigarette électronique comme aide au sevrage tabagique?

Malgré toutes les études convergentes, à quand la reconnaissance de la cigarette électronique comme aide au sevrage tabagique?

L’étude conclut par ailleurs que pour que ces résultats encourageants soient validés, d’autres études plus poussées doivent être menées sur des échantillons plus importants, afin de pouvoir affirmer de manière scientifique et irréfutable que la cigarette électronique est véritablement une aide au sevrage tabagique.

 


Ces résultats sont intéressants mais comme je l’avais déjà commenté lors de la sortie de l’étude néo-zélandaise, le matériel et les liquides utilisés n’étant pas de très bonne qualité, voire étant aujourd’hui totalement dépassés, il faudra de toute façon procéder à de nouvelles évaluations sur un matériel plus performant.

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Une réflexion au sujet de « Sevrage tabagique et e-cigarette : une nouvelle étude »

  1. Bonsoir !!! Moi ça fait un An que je n ai pas fumé une cigarette grâce à la e-cigarette !!!
    J avais fait plusieurs tentatives avant avec des patchs , jamais réussi !!! Pour moi ça a été positive cette e-cigarette !!! je vapote de moins en moins et je n ai jamais trop vapoté tout compte fait pas rapport à la cigarette que je ne pouvais m en passer !!!
    Bonne soirée

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