La Cigarette Electronique est-elle cancérigène ? Le Docteur Farsalinos répond à 60 millions de consommateurs

La cigarette électronique est-elle cancérigène ? Le journal 60 millions de consommateurs s'est un peu trop avancé...

La cigarette électronique est-elle cancérigène ? Le journal 60 millions de consommateurs s’est un peu trop avancé…

Le journal 60 millions de consommateurs ne pensait certainement pas que son étude aurait un retentissement mondial. Probablement en compétition avec l’UFC Que Choisir, le journal souhaitait se démarquer de son concurrent avec une étude sur la toxicité de la vapeur de cigarette. Le buzz a fonctionné, et devant la couverture médiatique, le rédacteur en chef du journal a dû s’en frotter les mains…jusqu’à ce que leur Frankenstein ne les dépasse. Car voilà, la nouvelle a rapidement franchi les frontières, et les journaux étrangers ont commencé à titrer sur cette extraordinaire (et mystérieuse) étude d’un journal français. A cela s’ajoute les utilisateurs de cigarette électronique ont dénoncé une étude dont on n’avait aucun chiffre, aucun élément pour comprendre le protocole expérimental, bref aucune information scientifique fiable. Et le rédacteur en chef de 60 millions de consommateur a finit par craqué en publiant un complément à cette étude, ce qui apparemment n’était jamais arrivé jusqu’à présent. Sans surprise, l’étude frise l’amateurisme et vient d’être violemment critiqué par le Docteur Farsalinos, véritable fer de lance de la recherche sur la cigarette électronique. Je vous livre son analyse qui déménage…

Oui, oui, mille fois oui, il vaut mieux vapoter que fumer une cigarette

Ces propos de Thomas Laurenceau, le rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs, entendu en fin de journée sur France Inter sonnent comme un aveux. Visiblement exténué par le battage médiatique que l’étude de son journal a généré il a également fait publier un complément d’information sur le site du journal.

En voulant créer le buzz, 60 millions de consommateurs a été dépassé par sa créature

En voulant créer le buzz, 60 millions de consommateurs a été dépassé par sa créature

On y apprend quelques éléments sur le protocole, mais si peu que l’on peut continuer à se poser certaines questions sur la rigueur scientifique de l’étude. Quelques chiffres sont également publiés dans un tableau, donnant les quantités de substances nocives détectées. Espérons que ce rebondissement sera autant traité par les médias dans les jours à venir que l’annonce un peu trop précipité que la cigarette électronique était cancérigène, dangereuse etc…

Hier, n’ayant aucune information précise de la part de 60 millions de consommateurs nous en étions réduit à faire des conjectures sur ce qu’ils avaient bien pu faire pour trouver certains composants comme l’acroléine. On se doutait bien qu’ils avaient fait le même genre d’erreur expérimentale que le Docteur Goniewicz mais même avec un protocole pas tout à fait réaliste ce dernier trouvait des concentrations de produits toxiques inférieures aux seuils tolérés par les grandes institutions internationales de santé publique.

N’est pas scientifique qui veut

Le Docteur Farsalinos était très énervé par l'article de 60 millions de consommateurs

Le Docteur Farsalinos était très énervé par l’article de 60 millions de consommateurs

Pour clore ce sujet, voici la réaction du Docteur Farsalinos qui tacle très très sévèrement le journal 60 millions de consommateurs et les médias qui ont repris leur étude sans discernement.

Une nouvelle «étude» sur l’analyse chimique de l’e-cigarette : rien de nouveau, mais de l’intimidation et une énorme publicité négative

Une nouvelle analyse chimique des liquides de cigarette électronique qui a été présentée dans un article d’un magazine de consommation français a fait grand bruit de part le monde. L’article intitulé «Pas si inoffensifs, la cigarette électronique »,  a été reproduit partout dans le monde avec des titres comme « La e-cigarette est nocive ou les cigarettes électroniques pourrait causer le cancer d’après une étude« (Daily Mail) ou « Le cancer des cigarettes électroniques « (journal grec Espresso). Ces titres découlent du fait que le commentaire original en français (il s’agit d’un commentaire sur l’étude, pas d’une vraie présentation de l’étude) mentionne que certains produits chimiques ont été trouvés dans des quantités plus élevées par rapport aux cigarettes classiques, ce qui est une cause de grande préoccupation. Il n’y avait aucune mention du laboratoire qui a effectué l’analyse, aucune mention sur la méthodologie, aucune mention sur les résultats chiffrés. C’est ça qu’on appelle la science ?

Où se trouve la vérité ?

Plus d’éléments au sujet de cette «étude» ont été dévoilés aujourd’hui. Quelques informations sur la méthodologie ont été publiés sur le site de 60 millions de consommateurs. Ils ont considéré des aspirations de 3 secondes une fois toutes les 30 secondes. Ils ne nous disent pas combien d’aspirations ont été testées consécutivement. Ils ne fournissent aucune information quant à savoir si une cigarette classique a également été testée. Ce qui semble étrange, c’est qu’entre deux aspirations ils aspiraient l’air du laboratoire (au lieu de simplement désactivé la pompe à vide). De plus, nous n’avons aucune information sur les modèles testés. Ceci est très important parce que chaque appareil n’a pas la même contenance en liquide ou une vaporisation de même qualité. Et il est évident que les appareils n’ont pas été testés par des vapoteurs afin de déterminer s’ils fonctionnaient et si leur protocole est représentatif d’une utilisation pragmatique.

Cependant, supposons que la méthodologie soit absolument parfaite et que tout a été fait d’une manière scientifiquement correcte. Aujourd’hui, la revue a publié davantage d’informations sur les résultats, y compris les quantités de produits chimiques trouvés. Les résultats sont choquants, pas par l’inquiétude qu’il susciteraient au sujet de la santé des consommateurs, mais parce que cela montre une fois de plus comment une étude peut être mal présentée et combien la peur et l’intimidation qu’elle a entraîné sur le public (en particulier pour les utilisateurs d’e-cigarette) ne repose sur presque rien.

Les mêmes produits ont été testés sur 12 marques de cigarettes électroniques dans une étude réalisée par Goniewicz et ses collègues qui a été publiée plus tôt cette année. Donc, il n’y a rien de neuf dans l’étude française. Plus important encore, les résultats de l’étude française sont presque identiques à ceux de Goniewicz. Ci-dessous le tableau des résultats des deux analyses.

Pour le nickel, l’étude française a trouvé 0,2-12 nanogrammes pour 15 aspirations. Goniewicz avait trouvé encore plus que cela, cependant, il a également constaté qu’un inhalateur de nicotine pharmaceutique avait 190 nanogrammes de nickel par cartouche ! Pour le chrome, l’étude française a trouvé 1,0 à 6,7 nanogrammes. Cependant, ils n’indiquent pas s’il s’agit du chrome hexavalent (chrome VI), qui est la seule forme de chrome ayant des propriétés cancérigènes. Pourtant, la cigarette classique peut en contenir jusqu’à 500 nanogrammes.

Il est évident que la quantité de produits chimiques présents dans la vapeur d’e-cigarette est inférieure par rapport à la fumée du tabac à différent niveau de comparaison (même si nous acceptons que la méthodologie était parfaite et les résultats tout à fait crédible). Bien sûr, je ne soutiens pas que les e-cigarettes sont absolument neutres pour la santé. Nous ne le savons pas encore, et probablement elles ne le sont pas autant que l’air pur. Cependant, il ne fait aucun doute que le risque potentiel est nettement plus faible qu’avec le tabac. Alors, pourquoi autant d’articles ont reproduit cette étude en la présentant comme nouvelle et « révolutionnaire »?

Le plus gros problème avec ces articles est l’intimidation des utilisateurs de e-cigarette. Chaque fois qu’un tel article est publié, il y a des vapoteurs partout dans le monde qui jettent leurs cigarettes électroniques et rechutent dans le tabagisme. J’ai vu ce phénomène se produire sur des gens que je connais, ça se passe à chaque fois que de telles « nouvelles » sont reproduites avec des titres impressionnants et sans la moindre réserve des journalistes. En fait, cette étude française ne nous donne pas de nouvelles informations sur la composition chimique de la vapeur d’e-cigarette et ne modifie en aucune manière notre connaissance sur les risques potentiels de l’utilisation de la cigarette électronique et les avantages par rapport aux cigarettes classiques. Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi les médias du monde entier se référent à cette étude comme si elle est était la plus importante découverte sur les e-cigarettes.

Le samedi 31 Août, lors du congrès annuel de la Société européenne de cardiologie, je vais vous présenter une étude sur les effets immédiats de l’utilisation de la e-cigarette sur la circulation coronarienne (le flux sanguin vers le muscle cardiaque). Dans cette étude, j’ai constaté que l’utilisation de la cigarette électronique n’avait aucun effet néfaste sur le débit sanguin coronaire comparativement à une réduction de près de 30% du flux sanguin causé par la cigarette classique. Il s’agit d’une étude qui n’a jamais été faite auparavant, elle fournit de toutes nouvelles informations sur les effets de la e-cigarette sur le système cardiovasculaire, mais certainement cela ne signifie pas que les e-cigarettes ne peuvent pas provoquer une maladie cardiovasculaire ou une crise cardiaque à long terme . De même, la simple présence de certains produits chimiques ne peut être présentée avec des titres comme « la cigarette électronique cause le cancer» ou quelque chose de semblable. Les scientifiques, les défenseurs des consommateurs et les journalistes doivent comprendre que c’est un sujet sensible et que leurs rapports et articles ont un impact direct et immédiat sur la santé de millions de personnes partout dans le monde.

Pour être transparent jusqu’au bout : Le Dr Farsalinos est un chercheur du Centre de chirurgie cardiaque Onassis  à Athènes, en Grèce et au Centre de recherche en imagerie médical à l’Université/Hôpital   Gathuisberg à Louvain, en Belgique. Il est activement engagé dans la recherche sur la sécurité et les risques de la cigarette électronique. Pour certains de ses travaux, l’institution « Centre de chirurgie cardiaque » a reçu un financement de la part d’entreprises de cigarette électronique, mais il n’a personnellement reçu aucune compensation financière.

Vous avez trouvé cet article instructif et vous voulez être prévenus des suivants ? Ajoutez nous dans vos cercles Google+ et devenez fan de notre page Facebook en cliquant sur les logos à gauche de l’écran.

Sylvain Filatriau

7 réflexions au sujet de « La Cigarette Electronique est-elle cancérigène ? Le Docteur Farsalinos répond à 60 millions de consommateurs »

  1. Je viens de lire justement le comparatif sur 60 millions il y 2 jours, et à la suite de ce que je viens de lire, les récents conflits entre usagers, laboratoires, experts, milieux médicaux divers au sujet de beaucoup de médicaments et produits me sugèrent de rester prudent et de ne pas s’emballer. Je ne pratique pas la politique de l’Autruche, mais patience! GILLES PELAGE.

  2. C’est comme tout, pour le moment rien a signalé et dans 10ans on nous dira que cela est très mauvais pour la santé… mais temps que l’état peut faire des sous grâce a se nouveau gadget. pourquoi en gaspiller a faire des vrai recherche.

    • En réalité, c’est exactement le contraire. Actuellement l’état ne gagne rien, et en plus, perd des fumeurs. (qui sont des vaches à lait). Le but actuel de l’état est de taxer et de restreindre la cigarette électronique, afin de stopper le nombre de personnes arrêtant de fumer grâce à cet artéfact.

      • Pas forcément , car quand on fais les comptes , l’état perd de l’argent , les médicament pour le cancer coute très cher ,sans oublier les frais pour le nettoyage des mégots , la perte de productivité des employé en entreprise , des gens plus souvent malade ( bronchite et compagnie )

        Les fumeurs coute plus chers que ce qu’il ne rapporte donc c’est plus avantageux pour l’état d’avoir moins de fumeurs

        • Moins de fumeurs aujourd’hui c’est des économies demain, mais aussi moins de revenues pour l’état, et il faut bien financer … aujourd’hui … les frais d’hospitalisation des fumeurs … d’hier ;)

          Bref, c’est pas le bon moment pour l’état, alors amis fumeurs si vous pouviez attendre la fin de la crise pour vapoter ;)

          De mon côté un arrêt sans aucun problème après 20 ans de « tueuses ». Passant d’une quinzaine de clopes à 0 après avoir essayer l’ecigarette du frangin.

  3. Mon amie et moi , on s’est mis a la cigarette électronique depuis 2 mois
    elle ne fait pas de sport
    moi si je fais de la course a pied
    avant je fumais entre 10 et 15 cigarette par jour, quand je devais courir dur dur
    depuis c’est vrai on ne s’est pas ou on va avec la électronique mais on connait son futur avec la vraie cigarette, sur un cross de 13 km je mettais 57 mn ce jour 52 mn c’est beaucoup sur une petite course et la récupération facile, financièrement on est au smic , je fréquente plus beaucoup le distributeur de billets , je pollue pas avec les mégots la planète

    ALORS LES PERSONNES QUI FONT LA PROPAGANDE SUR LA E CIGRETTE FERAIT MIEUX D EN FAIRE SUR LE VRAI TABAC QUI LUI ON SAIT Q IL TUE TOUS LES JOUR
    TOPH

Répondre à benjamin Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


huit − un =

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>